[Background] La fondation du Nidhögg

La sombre communauté du Nidhögg est née de plusieurs êtres vénérant Vanilius, le dieu des morts. Depuis toujours, les guerres torturant les terres de Vesperae laissent derrière elles d'innombrables vies tombant en poussière. Il y a de cela de nombreux siècles, l'une de ces mystérieuses créatures s'étant révélée être un démon des temps anciens, eut l'idée d'élargir les actions de cette communauté, et d'y instaurer une hiérarchie, une organisation... œuvrer pour un but précis. Autrefois les membres du Nidhögg étaient appelés les "nettoyeurs des champs de bataille", enlevant la quasi totalité des morts du lieu où ils avaient péri. Jusqu'à cet événement, nul ne sut jamais qui étaient ces êtres ni ce qu'il advenait des cadavres.

Finalement il fut appris de nombreuses années plus tard que cet ancien démon aux motivations bien sombres se servait des esclaves de Vanilius pour ériger une armée. Des tonnes d'ossements assemblés en plusieurs siècles avaient été réunis dans ce qui semblait être la crypte souterraine la plus développée jusqu'à aujourd'hui. Une prison si profonde qu'aucune lumière provenant de l'extérieur ne pouvait l'atteindre. Seule la faible lueur des torches servait à éclairer les interminables couloirs creusés dans la terre, formant d'un bout à l'autre une véritable citadelle. La place de dirigeant du Nidhögg passa de main en main jusqu'à ce jour, ce sombre projet de conquête ne se concrétisant jamais.

Des nécromanciens et pratiquants de magie noire furent emmenés des quatre coins du royaume, ne possédant pour seule utilité que d'insuffler une vie nouvelle aux ossements d'anciens guerriers. Apparut alors la célèbre dynastie des Rolands, conquérants des terres de Vesperae. L'héritage oublié du Nidhögg s'était perpétué jusqu'à cette ère malgré tout. Les adorateurs de Vanilius membres de cet ordre ne disparurent jamais. Au contraire, ils avaient poursuivi leur mission en amassant toujours autant d'ossements dans la cité souterraine, si bien qu'il serait impossible de donner le nombre exact de squelettes ayant été réunis en ce lieu emplit de ténèbres depuis des siècles. Les nécromanciens périrent les uns après les autres, certains de vieillesse bien que rarement ...

D'autres à cause des conditions de vie insoutenables même pour le plus sanguinaire des monstres. Ainsi le flambeau de la communauté démoniaque demeura sans détenteur jusqu'au règne de Roland IV. Telle une toile inachevée où manquerait l'ultime coup de pinceau, le Nidhögg ne fut finalement qu'un projet n'ayant jamais été activé. Mais aujourd'hui, l'ultime coup de pinceau vient d'être donné par un être de la même race que le fondateur officiel du Nidhögg. Le Chevalier Dragon a repris les rênes de ce projet aux ambitions incommensurables. De rares nécromanciens avaient survécu à l'obscurité et à la futilité de leur existence n'ayant jamais pu ressusciter qui que ce soit.

Les torches s'embrasent de nouveau, laissant redécouvrir les incroyables dédales poussiéreux de la crypte abondante de squelettes. Enfin la clameur des fidèles de Vanilius se fait entendre. Pour la première fois, l'atmosphère malsaine des lieux s'éveille réellement. Les incantations des nécromanciens donnent lieu à des cliquetis d'ossements en mouvement, ceux de l'armée sommeillant depuis de longues lunes sous les pieds des humains arrogants. Il est l'heure de payer le tribut de ces éternelles tortures infligées aux âmes démoniaques habitant la crypte de Wyren.

L'armée des morts se lève enfin.

Les esclaves de la crypte

La cité de Wyren, crypte souterraine abritant les malfaisants membres du Nidhögg, possède sa propre histoire. Elle a abrité en particulier les esclaves de Vanilius asservis par la lignée démoniaque fondatrice de cet ordre. Aujourd'hui, ces esclaves appelés communément "larbins" ne sont plus que les ombres des êtres qu'ils étaient autrefois.

Il y a bien longtemps, plusieurs centaines de siècles jadis, apparut un groupe d'adorateurs de Vanilius très rapidement connus comme les nettoyeurs des champs de bataille. On ignorait tout d'eux, de leur race jusqu'à leurs objectifs. La vérité était que ces individus vouaient un culte profondément encré dans leur esprit à Vanilius, le dieu des morts et des tourments. Ces créatures regroupaient les cadavres des guerriers morts au combat pour faciliter la tâche de leur dieu, et ainsi s'attirer leurs faveurs.

Un problème d'organisation fit face dans les années suivant le commencement de cet ordre disloqué. Ce groupe d'adorateurs avait trouvé sa place en Vesperae, et fut bientôt composé de plusieurs centaines de membres. Aucune hiérarchie pour les tenir en laisse, aucune réelle volonté propre les animait.. Ayant perdu foi en toute chose, ils s'étaient tous résolus à vouer leur vie à la mort pour retarder la leur.

Arriva finalement le démon fondateur du Nidhögg. Il s'imposa aussitôt comme chef de l'organisation, et comme il était de loin le plus fort de tous, personne ne s'opposa réellement à cette décision prématurée. Sa première décision fut de trouver un endroit des plus spacieux et discrets, un endroit où ils pourraient poursuivre leurs actions dans la face cachée du monde. Ce fut l'un des premiers adorateurs qui trouva alors la crypte de Wyren. Ou plutôt, ce qui allait la devenir. On ignore encore s'il s'agissait du travail des Tiny's, existaient-ils seulement à l'époque, mais ce serviteur de Vanilius avait déniché un chemin menant à de nombreuses galeries assez étroites.

La main d'oeuvre ne manquait pas alors, le démon ordonna à l'organisation qu'il avait, dans ce temps imparti, nommée Nidhögg de se regrouper devant l'entrée proche de ce qui allait devenir Argelas, et d'élargir les galeries afin d'établir leur quartier général. Vinrent les premières heures sombres, l'être infâme qui était initialement un leader s'était révélé être un véritable tyran torturant et tuant les fidèles pacifistes à la tâche. Nombreux furent ceux qui se sont soulevés contre sa folie, mais ils périrent tous de sa lame. Les autres, trop peureux pour entreprendre quelconque mutinerie, poursuivirent leur tâche sans dire mot, dans la souffrance et la douleur.

Un demi siècle s'écoula, une durée aussi longue et difficile que l'éternité pour ceux qui étaient désormais devenus des esclaves. Les galeries étaient fin prêtes, et son utilité première qui était d'entreposer les ossements des défunts du royaume lui valut instantanément le surnom de crypte. La crypte de Wyren. La vérité concernant les larbins, les esclaves ou encore les adorateurs de Vanilius, était qu'aucune race prédominante ne composait les membres du Nidhögg. Organisation mêlée de toute race, certaines disparues aujourd'hui, le Nidhögg rongea au fil des années ces être torturés et ils ne devinrent que créatures asservies et abjectes.

Les ténèbres s'étaient emparées d'eux, les dévisageant petit à petit jusqu'à ce que plus personne ne puisse dire exactement à quelle race ils appartenaient. Ils n'étaient plus que des ombres, des souvenirs appartenant au passé. Déchus de leur race initiale, ils n'étaient définitivement que des esclaves du chaos né des idéaux du démon fondateur. Certains pensent qu'ils étaient peut-être les prémices d'une race démoniaque née du métissage de différents peuples et de l'ombre. Un nouveau siècle passa, marquant à son aboutissement un changement majeur dans Wyren.

Le démon fondateur était mort d'une maladie incurable, que l'on pourrait aujourd'hui comparer à un détournement de la peste des marais. Durant tout ce temps, les corps des morts continuaient d'être amassés dans les quatre coins de Vesperae, et la crypte souterraine était devenue une véritable cité du malin. Un nombre incalculable de galeries serpentant dans les entrailles de la terre, toutes éclairées par des torches reflétant la douleur des esclaves, des tas de kilomètres s'enfonçant au cœur du monde. Quand le démon fut mort, la réaction des esclaves fut démesurée. Le démon fondateur ne s'était pas contenté de mener ses suivants par la peur et l'oppression. En vérité, il avait eu recours à une ancienne magie noire.

Il avait lié les larbins à la crypte pour toujours. Il leur avait offert une vie éternelle.. Mais à ne pas confondre avec l'immortalité. Ils étaient tout simplement incapables de mourir de vieillesse, bien que leurs corps continuaient de subir le fléau des âges. Ils pouvaient tout aussi bien mourir de blessures mortelles.. à plus forte raison, leur vieillesse ahurissante s'était transformée en une épée de damocles les surveillant constamment. Ils pouvaient tomber en poussière suite à n'importe quel accident. C'était une chose bien trop horrible à imaginer pour ces créatures ayant servi et combattu à la fois le glas de la mort.

Ils prirent alors l'étonnante décision de continuer à vivre ainsi, à perpétuer leur mission ancestrale sous la bannière d'un être dominant. Plusieurs dizaines de larbins périrent de ce jour fatidique. Ils furent nombreux à s'entretuer pour montrer qui était le plus fort afin de prendre les rênes du Nidhögg, mais un siècle durant, la place de leader changea tellement souvent qu'on ne dénombre plus le nombre d'individus y ayant accédé. Les larbins étaient devenus aussi répugnants que les pires démons, et ne cessaient de se quereller pour des raisons aussi pitoyables les unes que les autres. Certains finirent même par se manger entre eux, n'ayant pas goûté à la chair depuis trop longtemps. Cependant, tout ce qu'ils ne purent mordre de ce qui leur restait de dents tombait en poussière.

Les esclaves de Vanilius continuaient malgré tout de se détruire à la tâche, agrandissant encore et toujours les profondes galeries de la crypte, aménageant toujours plus d'installations et de salles de torture. Ils installèrent même une hiérarchie de fouetteurs attitrés pour se torturer entre eux, se relayant chaque semaine. Leur corps était sensiblement identique aux morts vivants que l'on peut rarement rencontrer. Leur peau est à la limite de la putréfaction, et leurs membres aussi squelettiques que les cadavres qu'ils continuaient d'amasser et de regrouper. Ils en avaient même oublié pourquoi ils faisaient cela depuis des siècles.. Le Démon Fondateur les avait en fait utilisés pour soulever une armée de morts réanimés par nécromancie.

Parlons en de ces nécromanciens. Au tout début considérés comme des invités de marque, ils furent rabaissés comme des larbins à la mort du Fondateur. Torturés, malmenés, parfois même tués, ils essuyèrent de nombreux affronts de la part de la petite armée des larbins, pour s'être trop longtemps crus supérieurs. Rares en sont les survivants, le peu d'entre eux servant aujourd'hui les intérêts du Chevalier Dragon Elaniel.

Les événements ayant fait que le démon, anciennement général de l'Ordre Noir, se soit retrouvé à la tête du Nidhögg sont très obscures. Il serait tombé par pur hasard sur l'entrée de la crypte, proche et bien cachée à la fois d'Argelas, et s'imposa rapidement comme nouveau leader lorsque les esclaves tentèrent en vain de le manger, disparaissant dans des nuages de poussière alors qu'il continuait de s'enfoncer dans la cité souterraine, sous le regard féroce et apeuré de ses nouveaux fidèles. Il découvrit alors qu'un mal dormait depuis très longtemps au plus profond de la crypte, un chaos que ces inconscients de larbins avaient éveillé.

Une créature semblable à un dragon de son époque, avait été à moitié déterré des profondeurs de la terre, et il n'avait pas manquer de dévorer une bonne cinquantaine des esclaves qui tentaient désespérément de le tuer. Nul ne sut jamais comment cette créature dangereuse avait pu survivre ensevelie dans la terre et sans nourriture, mais après tout les dragons sont des créatures dont l'existence même nous échappe. Plusieurs jours passèrent depuis l'entrée d'Elaniel dans la crypte, de nombreuses heures durant lesquelles les larbins ne firent plus aucune action, le souffle court, suivant le combat acharné du démon.

Le chevalier dragon avait finit par triompher de la bête immobilisée et affaiblie par les âges. Tout d'abord craint puis adulé par l'assemblée, Elaniel fut propulsé à la tête de l'Organisation, et se mit en quête de compagnons loyaux et puissants. Les larbins avaient trouvé un nouveau maître, mais n'avaient rien perdu de leur aspect loufoque.. On peut apercevoir dans des coins sombre de la crypte, des revendeurs de membres pour pas cher.. à emprunter pour remplacer un bras ou une jambe s'étant égarée.

voici l'histoire des Larbins, les créatures comptées comme les plus pathétique de ce monde.