Je me réveille. Plus de lumière. Seulement la nuit. Les bruits nocturnes m’entourent de toute part. J’ai mal partout. Je n’ouvre pas les yeux mais je me frotte la tête.
Que s’est t’il passé ? Je me souviens tout à coup, dans l’obscurité de ma cécité volontaire : Elmina, le sang…elle. Mais tout est flou, rien ne va plus. Où suis-je ? Quelle est cette odeur ? Ca respire la vie, le calme, la puissance… Je…je me sens…non je ne sais pas…comment…pourquoi ? Ma vie à longtemps été bouleversé mais jamais comme ça…Elle, Elmina à tout changé. Depuis sa rencontre, jusqu’à cette nuit tragique où je…mais au fait…suis-je mort ?
C’est à ses pensées que j’ouvris les yeux. Stupéfaction. J’étais sur le dos, allongé. De l’herbe autour de moi, des arbres, la vie, simplement.
-Le paradis ? Parvins-je à articuler.
Une voix étrange, calme, sereine mais forte, une voix de femme, répondit à cette petite question.
-Ho non mon chou, pas encore…
‘ Mais qu’est-ce que ?’
- Debout petit.
Je me mis donc debout. Je regardais, tout était encore flou, ma tête vibrait, j’avais chaud malgré la fraîcheur nocturne. Je ne parvenais pas à me mettre sur mes deux jambes, impossible, la force me faisait défaut. Je restais donc cul à terre, pour dire la chose plus explicitement et je me massais le crâne. Quelques minutes pour remettre tout à place.
Je repris mon empire et demandais à cette inconnue, toujours sans la voir, où est-ce que j’étais.
-Tu es ailleurs
Une chose était certaine, elle avait le don d’énerver par de simples mots.
- S vous vous foutez de moi, dites le hein, vous gênez surtout pas…
- Je ne me moque pas de toi, mon chou.
- Ha bon ? On dirait pas…
Elle rigola, un rire claire, simple. J’ouvris les yeux et je vis enfin. Une femme, ni vieille, ni jeune, une clairière, ou un bosquet plutôt, entouré d’arbres de toutes sortes, des lapins gambadaient, ne se souciant guère des personnes présentes dans ces lieux. Je clignais stupidement des yeux.
-Comment te sens-tu ?
-Mal.
-C’est normal.
-Vous avez réponse à tout vous hein ?
Elle fronça les sourcils.
- Tu es bien arrogant jeune homme.
-Vous êtes une comique, femelle…
-Trêve de plaisanteries, sais-tu ce que tu fais ici ?
-Je suppose que vous le savez…
- On peut dire ça.
-Je vous écoute alors.
Elle attendis un instant, puis se décida à parler.
-Tu es censé être mort…tu as sauvé cette fille…
-Sans blague…
-Ne m’interromps pas !
-Si ça vous fait plaisir.
- Reprenons. Logiquement tu devrais être enterré depuis longtemps…
-Incinéré, je voulais être incinéré…
-Tu le fais exprès ?
- …
-Bien…mais les circonstances, ou le destin, appel le comme il te plaira on voulu que tu ne le sois pas. Je lis les présages vois-tu, et tu n’as pas encore le droit de mourir…
- ‘ le droit…elle est bien bonne celle là…’
- …car en effet, une personne risque de mourir par ta faute, cette personne n’est autre que celle que tu as sauvé…
-‘ Elmina ? ‘
-…oui Elmina…et arrête de penser dans ta tête, tu me fatigue…
- …
- En effet, elle croit t’avoir tué, par je ne sais encore quelle stupide sens de la gente féminine humaine, elle croit t’avoir ôter la vie et se sens donc coupable. Tu as donc le devoir de l’en empêcher. C’est moi qui ai influencé la petite Elmina pour qu’elle aille voir ce fameux barbare répondant au nom de Roderick afin de te laisser seul. Ce qui a laissé suffisamment de temps à ma servante aux cheveux mauve de prendre ton semi cadavre et de te ramener ici. Pourquoi as-tu dormis si longtemps ? C’est facile : tu as tout de même failli mourir…ton corps ainsi que ton âme ont du se reposer .C’est tout. Une chose est sûre : tu ferais mieux de remercier Donblas au plus vite, c’est lui même qui m’a demandé d’intercéder en ta faveur…Ho voyons ne fais pas cette tête étonnée !! Les dieux existent, tu en doutais ?
Enfin, soit, le dieu de la justice, dans sa grande miséricorde t’a accordé une seconde chance…il a dit, je cite, « cette homme à encore des choses à faire et je tiens à ce qu’il me montre ce qu’il sait faire, il a un rôle à jouer, il aidera l’armée de son mieux, la justice triomphera, j’y tiens, je ne laisserais pas Narthe, déesse de la guerre, l’emporter sur la domination du monde, et pour cela j’ai besoin d’hommes » ensuite, il a rajouté avec une touche d’ironie mal placée si tu veux mon avis : « Héhé, il faut bien tricher de temps en temps, ça arrive même au meilleurs ! » tu verras ça avec lui, dit elle avec dédain.
Et comme je suis la bonne poire au milieu de ce bourbier, j’ai du t’aider. Lamentable pas vrai ?
-C’est sûr…
-Mais j’ai réussis à obtenir quelque chose en échange, dit elle avec un sourire en coin de lèvre. Je lui ais dit que si je te sauvais et seulement à cette condition, tu serais à moi, mon pantin, comme de nombreuses autres personne, dont une que tu connais…Et oui, ne me regarde pas comme ça, tu es à moi, mes services ne sont pas gratuit. Tu aideras le Tartare en temps utile…
Je compris à ce moment là…
-‘ Quelle pouffiasse…’
-Pas de grossièreté je te pris…Voila tu es libre, enfin presque….pars, tu reviendras quand je le désirerais, pantin. Tu es mon jouet, ne l’oublis pas. Ha oui…au passage transmet mon bonsoir à Dominska.
Elle se mit à rire, un rire froid, inhumain. Un flottement dans l’air et elle disparut. La clairière était vide.
Je me remis debout et partit, je crois que c’était elle qui me maintenait à terre. Je me secouais un peu et repris mon chemin en silence. En passant près d’un lac, je vis mon reflet à la surface.
La mort m’avait changé, j’étais encore plus sombre que d’habitude. Mon visage paraissait plus dur, plus noir…mes cheveux avaient poussé, un peu trop rapidement et mes vêtements avaient été remplacé par une cape noire, sous laquelle je portais une veste de cuir, noire aussi.
Je soupçonnais la femme d’avoir laissé sa touche personnelle sur moi…sans mon avis.
Je marchais, pensant aux divers evennements de ces derniers jours. J’avais changé, je me sentais différent, comme si je ne m’appartenais plus : un étranger dans un corps obsolète.
Je ne savais quoi faire, quoi penser, que ferais-je quand je verrais Elmina, que lui dire ?
Avant de mourir, j’avais bien entendu ce qu’elle avait dit…mais je n’y croyais pas, moi être aimé par une…par…elle est si parfaite et moi si…si moi. Je soulevais de la poussière à chaque pas, comme ma vie, qui part en poussière…stupide métaphore n’est ce pas ?
Voila le château qui se dessine devant moi…la peur monte en flèche. Je ne sais que faire, et si je la vois, que lui dire ? J’arrive devant le pont- levis, le garde me dévisage un instant, puis je vois son expression changer…, il blêmit, il m’a reconnu, pas de doute…
-Messire Silk ? Vous ici ? Mais vous étiez …
-Je ne suis pas messire, je suis Silk, point finale.
-Mais mais…
-Bon je rentre, je dois parler à Dominska, Roderick ou Zoy, peut importe.
-Je vous fais escorter…
-Je connais le chemin, prévenez un chef que je suis là et que je l’attends dans le bureau, ce sera tout, merci.
-A vos ordres…
Je ne doutais pas que ce garde ne manquerait pas d’en avertir toute la maisonnée. Dans peu de temps, le château tout entier aurait vent de ma venue…et Elmina avec…
Et je repris ma marche dans le dédale des couloirs du palais, peu de gardes, hormis les sentinelles qui étaient de garde cette nuit. J’avançais doucement, ma cape flottait derrière moi. Et voila que finalement j’arrive devant la porte du bureau, je l’ouvre. Le bureau est vide. Je m’installe et j’attends. Je pense à tout, je pense à rien, que faire ? Mes mains son glacées…rien que de prononcer son nom me donne des frissons…J’ai peur de la voir mais en même temps je veux la voir…Elmina.