Arène

Bahal arriva une bonne quinzaine de minutes plus tard pour voir un peu où en était l'entraînement de ses hommes. Il fit un signe de la main à Ondine puis se consacra un moment à voir les améliorations possibles dans la technique et stratégie de ses hommes puis il s'approcha de la Demoiselle.

-«Bonjour Dame, je pensais que l'entraînement de l'autre jour vous avez décidé à ne plus revenir. Je suis heureux que cela ne fusse qu'une fausse impression.

Vous souhaitez continuer à vous entraîner dans le maniement de l'épée?»

Ondine sourit, mais perdit son sourire aux paroles de Bahal :

Seriez-vous de ceux qui juge sans connaître ?

Elle prit un air offensé, mais soupira, les manières de noble ne servait pas ici:

Excusez-moi..Non, je voudrais apprendre à tirer à l'arc, et peaufiner ma défense avec une dague, ou deux, voir plus..

Pensez-vous que j'aurais besoin d'une armure ?

Bahal sourit à la réaction de la noble. Dommage que celle-ci ne connaisse pas l'humour des guerriers. Mais pouvait il lui en vouloir?

-«Une dague et un arc. Cela n'est pas les armes d'une guerrière mais d'une rodeuse Dame. Je pense qu'il faudrait que je vous trouve une personne plus adaptée à vous former dans la finesse que cela demande. Je sais manier un arc et une dague mais je ne connais pas toutes les ficelles.

Enfin vous devez savoir que c'est une autre mentalité, cela fait moins appel à la force brute mais ça demande une certaine appréciation de la chose. Enfin vous verrez par vous même si vous êtes interessée.»

L'Officier observa la noble.

-«Toutefois, est ce le cas?»

Ondine se frotta le cuir chevelu, et plissa les yeux, d'un air perplexe, et répliqua :

Une rôdeuse ? Je ne veux pas être une "rôdeuse", je veux juste être prête à me défendre si on venait à m'attaquer.

Bahal rit légèrement à la réaction de la noble. Rôdeuse sonnait comme crasseuse et arpentant les plaines et les forêts, nullement ce que souhaitait la noble.

-«Très chère Demoiselle, votre façon de combattre détermine votre maître d'arme. En fonction de vos choix s'oriente aussi votre façon de combattre. Le tout n'est pas de se défendre mais de savoir manier une arme et de ce maniement vient la capacité de se défendre ou non. Vous me suivez?»

Ondine fut absorbée par les dires de Bahal :

Oui je vous suis, une rapière, serait l'arme qui me refléterait ? Raffinée, et légère...

Bahal passa sa main sur son menton et réfléchit aux paroles de la demoiselle. Il ne pouvait lui apporter une réponse qui serait véridique. Il entrait bien d'autres paramètres, tels que la motivation, la condition physique, l'adresse..

-«C'est en partie ce qui m'a orienté vers ce choix. Le reste, c'est à vous de montrer si j'ai eu tord ou raison. Nous continuons l'entrainement ou vous souhaitez vous orienter vers une autre arme?»

L'Officier croisa les bras et observa Ondine.

Ondine le regarda, et dit :

Non, vous avez raison, et je vais vous le montrer, j'arriverai d'ici la fin de la semaine, à manier cette rapière.

Elle lui tourna le dos, et happa son épée en bois, puis se dirigea vers son "entraîneur" , et se mit en position de défense, l'épée en diagonale, les jambes fléchit, avec quelques centimètres entre sa poitrine et l'arme.

Elle mit son pied en avant, et envoya un coup, pour revenir à sur ses pas, toujours en garde :

C'est bien comme ça ?

Bahal fronça les sourcils et observa la passe que la jeune femme venait d'effectuer. Son mouvement était bien plus ample et naturel que le dernier qu'il avait vu. L'entraînement d'hier avait porté ses fruits.

-«Eh bien vous voyez. A force de travail, vous avez réussi l'exercice. Le mouvement n'est pas parfait mais vous commencez à saisir la chose.

Maintenant je vais donner des coups qui seront réduit. Vous devez de votre coté réussir à les parer sans me redonner de coup. Je veux travailler votre parade et votre capacité à prendre la posture dans un coup qui vous rendra la moins vulnérable.

Souvenez vous de ce que je vous ai dit sur la distance de votre arme par rapport à votre corps. Commençons l'exercice.»

Bahal donna un coup diagonale vers son épaule gauche.

Ondine, par réflexe, recula dans un petit cri, et ria nerveusement, elle se remit en position de garde,et attendit, prête cette fois-ci à parer le prochain coup :

J'étais peut-être trop épuisée, et cette épée en bois me semble plus légère...

-«Formidable alors. J'attends de vous quelques surprises quant à mes premières estimations si vous vous sentez de meilleure forme !

Enfin n'oubliez pas que l'exercice est de parer et non d'éviter.»

Bahal redressa sa lame et l'envoya vers lê coté droit au niveau du bassin.

Au moment où Ondine vit le geste de Bahal, elle mit le pied en arrière, et mit son épée en oblique, pour parer le coup, et se remit en position de défense :

C'est bien comme ça ?

-«Eh bien vous voyez que ce n'est pas impossible lorsque vous y mettez du votre. Il vous reste plus qu'à vous adapter petit à petit à mes mouvements puis vous aurez une parade quelque peu efficace face à des gestes rapides.»

Bahal redressa sa lame.

-«Prête?»

Ondine remit bien en place sa lame à quelques centimètres de son torse, et fit un hochement de tête déterminé et rigoureux :

Prête !

Bahal continua à manier son épée pour entraîner Ondine. Il faisait parfois quelques feintes pour habituer la femme à ne pas seulement observer son regard mais sa lame.

Ondine parait la plupart des coups, mais se prenait parfois d'autres coups qu'elle ne voyait pas venir, à en voir les bleus sur ses mollets découverts, donc elle s'était habituer à regarder un coup l'arme, un coup, tout l'adversaire, et encaissait de moins en moins de coups, à présent, elle sautillait, par là, puis par ici, un pas en avant, un pas en arrière, elle était légère et rapide, mais ne faisait qu'esquiver les coups.
Elle ne s'était pas encore entraîner à contre attaquer, après environs deux heures, la fatigue se sentait dans ses mouvements, toujours un peu rapide, mais avec une lourdeur qui était présente, dans ses gestes.

Elle recula, et s'arrêta, essoufflée :

Puis-je..revenir demain ? Je ne me sens pas très bien..

Toute la matinée elle avait travaillé, et comme l'après-midi débutait, il y avait plus de monde dans l'arène, et les pensées se bousculaient dans sa tête, l'angoisse d'un soldat, la joie d'un autre, elle lâcha son épée, sa respiration saccadée, et elle se tint le crâne :

Excusez-moi..Je dois..partir.

Elle tourna les talons, et partit presque en courant.

Bahal observa la jeune fille quitter l'arène puis tourna les talons et quitta l'arène à son tour.

Ondine se pointa à l'arène de bonne heure, où il n'y avait que quelques personnes.

Elle était propre, et en pleine forme. Elle regarda autour d'elle, et attendit que Bahal arrive.

Bahal arriva en milieu de matinée. Il avait eu fort à faire en ce début de journée vis à vis de ses fonctions. Il salua Ondine.

-«Bonjour, Dame.»

Ondine se tourna, elle avait commencé à s'entraîner seule, et était satisfaite d'elle-même.

Quand elle entendit Bahal, elle se tourna rapidement :

Bonjour, Sire ! Excusez-moi si je vous prends de votre précieux temps..

Bahal fronça les sourcils devant l'expression d'Ondine. Disons qu'il appréciait l'expérience dans le sens où une femme d'origine noble pouvait apprendre à combattre tout en restant à son image.

-«Tout temps à s'entraîner n'est pas perdu, Dame. Qu'avez vous retenu d'hier? Qu'est ce qui vous semble difficile? L'endurance physique suit elle notre entraînement?»

Ondine qui était en garde, fit tomber mollement la pointe vers le bas, et après avoir réfléchit, elle rétorqua :

Et bien..j'ai appris à me défendre, je ne suis plus à reculer, et à éviter les coups de mon adversaire, maintenant je peux répondre à ses attaques, enfin,, mais sans attaquer pour autant celui-ci.
Ce qui me semble le plus difficile, c'est de revenir en garde après avoir parer, vous savez, j'ai dû mal à me rappeler qu'il faut que je revienne en position, mais j'y travaille, vous pouvez en être certain !
Pour finir, avec l'endurance ,j'arrive à suivre,mais je m'essouffle vite,alors je pense que je devrais la travailler, pensez-vous qu'en courant une demi-heure, une fois par jour, pourrait m'y aider ?

Bahal se frotta le menton et analysa les paroles d’Ondine. Elle avait bien analysé à la situation et comprenait qu’il lui fallait encore apprendre. L’Officier avait constaté qu’il lui faudrait être plus rapide et souple dans ses gestes mais cela viendrait sans doute avec l’habitude.

-« Courir une demi heure..pourquoi pas. Sachant que pendant les entraînements vous vous musclez plutôt dans le haut du corps. Néanmoins un jour sur deux suffira, je pense que vous tenez à garde une carrure féminine tout de même. Comme vous êtes assez sèche, un entraînement trop intensif résultera à une musculature imposante.

Concernant aujourd’hui, nous allons d’abord travailler ce que nous avons fait hier sachant que je vais aller de plus en plus rapidement. Ensuite nous apprendrons à contre attaquer. Mener l’attaque sera une des dernières choses que je vous apprendrai, vu que vous souhaitez dans un premier lieu vous défendre. Mais cela peut être utile selon la situation !

Vous êtes prête ? »

Ondine fixait la carrure de Bahal, c'était un homme assez séduisant, elle se disait qu'il avait dû aussi avoir un entraînement, et il devait être dur à combattre.
Elle regarda ses mains moites, et sourit, un mot raisonna dans sa tête "prête" , elle était toujours prête, du temps, elle n'avait que ça a tué, elle se plaça en garde, en soignant ses geste, l'épée à quelques centimètres de son torse et elle lui sourit amicalement :

Toujours prête.

Bahal acquiesça légèrement la tête puis observa la posture de son adversaire. Il s'agissait maintenant de mettre en pratique ce qu'elle apprenait. Bahal redressa sa lame et lança un coup d'épée horizontale pour voir comment elle allait l'encaisser.